Projet SAQIRH II : renforcer l’accès à la santé pour l’ensemble des populations au Liban

Dans le contexte de crise multidimensionnelle que connait le Liban depuis 2019, la France, à travers l’AFD, a investi dans le renforcement de l’accès aux soins de santé primaire pour l’ensemble des populations du Liban et notamment des plus vulnérables et des réfugiés. 

Le projet SAQIRH I a permis, grâce à l’action du consortium d’ONG Première Urgence Internationale, Médecins du Monde et Amel, de renforcer l’accessibilité et la qualité de l’offre de soins primaires aux populations vulnérables du Liban (et notamment des réfugiés et communautés hôtes) à travers le pays. En septembre 2024, plus d’un million de consultations ont été financées.

Depuis le déclenchement de la guerre en octobre 2023, de nouveaux déplacements internes ont accentué la pression sur les services de santé, notamment dans le sud. 

Comptant plus de 300 structures, l’offre de soins de santé primaire au Liban est très fragmentée, d’une qualité disparate et souffre d’un manque de financements dans un contexte de besoins accrus. Ainsi, le gouvernement du Liban a entrepris d’importantes réformes dans le secteur de la santé visant à harmoniser les actes et l’offre de soins en général parmi les structures et à travers l’ensemble du pays tout en mesurant et renforçant la qualité des soins offerts. 

Par ailleurs, et avec l’appui de partenaires internationaux tels que l’AFD, l’Union Européenne et la Banque mondiale, le Ministère de la Santé Publique du Liban pense différentes approches pour rechercher une plus grande efficience dans le financement (national et international) des soins primaires. L’objectif recherché est, in fine, de pouvoir garantir un accès à des soins de santé de qualité à l’ensemble de la population tout en évitant d’engorger les hôpitaux publics du pays.

L’action de l’AFD, s’intègre dans le cadre de ces réformes.  Ainsi, cette nouvelle phase d’investissement dans le projet SAQIRH II, vise non seulement à maintenir et accroître l’accès et la qualité des soins de santé primaire mais également à améliorer la soutenabilité des centres de santé et à harmoniser les approches entre les principaux projets en santé soutenus par l’Union Européenne et la Banque mondiale. Le but recherché est de mettre sur pieds un système de santé primaire unifié, inclusif, efficient et pérenne. 

Le projet SAQIRH II prolonge l’appui engagé depuis 2020 par l’AFD, l’Union Européenne et la Banque mondiale pour répondre aux enjeux d’accès et de qualité des soins primaires au Liban. Avec ce nouvel investissement, l’AFD vise désormais à renforcer la résilience du système en soutenant son autonomie et sa soutenabilité à moyen terme. 

Ce nouvel appui s’articule autour de trois axes principaux :

• Assurer un accès financier équitable à des soins de qualité pour les populations vulnérables, dans 16 à 20 centres de santé, tout en maintenant une capacité de réponse en cas de crise ;
• Améliorer l’efficience du système de santé primaire, en renforçant le système informatique sanitaire, l’harmonisation des soins, l’approvisionnement en médicaments et l’orientation vers les soins secondaires;
• Appuyer les autorités du Liban dans la conception d’un système de financement de l’offre de soins primaires unifié, efficient et pérenne. 

D’ici 2028, le projet SAQIRH II doit permettre à plus de 500 000 personnes de bénéficier d’un accès équitable et abordable aux soins de santé primaire dans les centres de santé partenaires à travers le Liban. 

L’accent sera mis sur les populations vulnérables, y compris les communautés d’accueil et les réfugiés, avec notamment :

• 700 000 consultations médicales financées, dont 50 000 en santé sexuelle et reproductive ;
• L’accès renforcé aux soins pour 1 000 femmes en situation de vulnérabilité, y compris les veuves et survivantes de violences basées sur le genre ;
• 100 professionnels de santé formés, avec une priorité donnée aux infirmiers, sage-femmes et assistants sociaux.

Une structure de santé dans la localité de Khiyam, dans le sud du pays, sera réhabilitée pour garantir l’accès aux soins des populations déplacées et communautés hôtes, avec 5 000 consultations par an attendues sur ce site.